LA QUÊTE DE L’ESSENTIEL
Nous sommes pleins d’idées, de projets et d’activités. Nous travaillons fort, à l’aide de toutes sortes de moyens, parfois complexes, pour trouver la paix, la joie, le plaisir, la sérénité. Malheureusement, nous nous perdons dans les moyens qui deviennent une fin. Toute notre attention porte sur les techniques, sur les objectifs, et nous passons à côté de l’essentiel : l’expérience de nous-même dans l’instant présent. Je crois qu’il n’y a fondamentalement rien de plus central que mon expérience de la conscience de mon expérience. C’est ce qui Kohut et bien d’autres considèrent comme l’expérience de Soi. C’est fondamentalement très simple mais combien difficile.
Ce piège existe aussi en psychothérapie. Nous voulons mieux nous sentir, mieux fonctionner, nous rapprocher de nous-même, nous approfondir. Nos buts sont nobles mais nous pouvons nous égarer dans les bruits de la thérapie. La théorie, les concepts, les exercices, le vocabulaire, les rituels peuvent être autant de pièges… qui nous éloignent de l’essentiel.
Je suis de plus en plus frappé par les détours compliqués que nous prenons souvent au lieu de simplement nous poser la question la plus simple et la plus fondamentale : quel est l’essentiel ? quelle est mon expérience, dans mon corps, ici, maintenant ?
Lorsque nous nous arrêtons vraiment à cette question, elle nous permet souvent de lâcher prise sur les contenus et les défenses dans lesquels nous sommes embourbés. Quand nous arrêtons de nous débattre, nous pouvons porter attention à ce qui est, à l’expérience qui est là.
Mais ce n’est pas ce que je veux vivre !
Voilà une des batailles les plus courantes. Je veux bien me sentir mais pas question d’accepter des émotions et des sentiments " désagréables ". Au fond, ce ne sont pas vraiment les émotions qui sont désagréables mais la bataille que nous leur livrons pour ne pas les sentir. En effet, nous devons nous contracter pour bloquer ces expériences non désirées; c’est justement cette contraction qui apporte le plus de malaise et de souffrance; parfois même de façon chronique.
Très souvent, l’objectif de nos démarches d’aide vise à trouver des moyens d’arriver au bien-être sans avoir à ressentir ces expériences. Nous cherchons à les contourner. Cette tentative de détour est vouée à l’échec; elle n’est qu’un délai. Un jour, il faut faire face à ses propres fantômes et découvrir qu’ils ne sont plus si effrayants et qu’ils ne peuvent plus me détruire.
Même si je veux, je ne suis pas capable !
Là, c’est vrai ! Enfin… souvent. Il est certain que nous avions été capables, enfants, de vivre ces expériences émotives sans ressentir une menace réelle ou imaginée, à notre intégrité, à notre existence même, nous l’aurions fait. Nous avons donc besoin de nous apprivoiser à ressentir nos expériences sensori-émotives intenses sans nous désintégrer ni nous défendre. Nous avons besoin de parfaire le développement d’un Soi suffisamment solide pour absorber des vagues d’une intensité plus grande sans nous désagréger. C’est le but de la démarche en psychothérapie : supporter une personne à vivre pleinement son expérience d’elle-même, dans son corps, dans son cœur, dans son esprit, dans son âme. Tous les concepts et techniques ne sont que des outils au service de cet objectif ultime et essentiel. La relation thérapeutique, support central de ce processus, est à la fois un outil et une nouvelle expérience relationnelle qui peut avoir un effet guérissant. Ultimement, rien n’a de valeur que l’expérience de Soi, l’expérience de la conscience de ce qui est. C’est simple… et difficile.
Mais quelle expérience de Soi est la plus valable ?
Question intéressante mais inappropriée. Cette interrogation n’est qu’une façon de réduire mon expérience une fois que j’accepte de la ressentir. Lorsque je suis à ce niveau, je suis encore coincé dans mes défenses. Chaque expérience de Soi est valable. Mais il y a parfois loin de l’acceptation du ressenti à la sollicitude à son égard. Consentir de plus en plus à l’expérience de ce qui est, ici et maintenant, avec présence et sollicitude, m’éloigne graduellement des bruits qui me distraient de ce qui est au cœur de l’expérience d’être : ma connexion à la Vie.
Il y avait deux poissons; l’un qui était là sans bouger et l’autre qui courait à gauche et à droite. Le premier demande au deuxième : " Que fais-tu ? " " Je cherche l’eau. " [2]
Par André Duchesne, M. Ps.
1. Lu sur un poster
2. Tsai Chih, Chung, Lao Tseu, Le retour du sage, Tome 1.
Activité à venir :
Atelier thématique/introduction aux Outils de la PCI pour soi
15 et 16 novembre 2007 – Ouvert à tous
Mon bien-être, une expérience au coeur de ma vie
Des habiletés pour mieux gérer son bien-être dans son quotidien
La gestion de son bien-être dépend de certaines habiletés fondamentales et de conditions favorables. Les habiletés fondamentales sont reliées à la présence à son expérience, à une respiration adéquate et à la conscience d’un espace qui nous appartient. Les conditions favorables concernent notre histoire relationnelle passée, nos relations dans le présent, nos modes d’adaptation et notre relation à notre corps.
Ces éléments sont ceux qui permettent à la personne de soutenir et d’accroître sa capacité de ressentir pleinement son expérience et d’être vivante.
– La PCI est une approche qui soutient ce processus en mettant l’accent sur l’intégration psychocorporelle. Notre corps est le lieu de toute expérience et le contenant de toutes les mémoires de nos expériences. Il est le miroir de nos réactions d’ouverture ou de fermeture. Il est un guide précieux et efficace.
– En relation, tous les êtres humains ont trois besoins fondamentaux, celui d’être vu, celui d’être entendu et celui d’être reconnu dans leur expérience. Ces besoins se vivent de façon plus intense en relation.
– La capacité de voir, d’entendre et de reconnaître (soi-même ou quelqu’un d’autre) est influencée par notre histoire et nos prédispositions génétiques. Les habiletés de base explorées au cours de cet atelier favorisent la prise de conscience de son bagage et soutiennent l’expérience de bien-être.
La présence exige un minimum de conscience corporelle, c’est-à-dire d’attention à ce que je ressens dans mon corps; autrement, je n’ai d’autres références que mes idées. La conscience corporelle et la vitalité sont directement dépendantes de la respiration, qui est la source de la vie. Cette première étape franchie, nous avons les bases pour sentir un espace qui nous appartient. Nous l’appellerons notre frontière. Cela semble simple, mais la plupart d’entre nous vivons sans vraiment la sentir et nous utilisons alors des attitudes et comportements de compensation qui ne nous servent plus autant. Nous les appellerons des frontières défensives.
Au cours de cet atelier, nous explorerons, à travers des exercices et des notions théoriques, les habiletés fondamentales qui nous permettent de mieux gérer notre bien-être dans notre vie quotidienne. Ces outils ont été développés principalement par les initiateurs de la PCI, les psychologues Jack Rosenberg et Marjorie Rand, et sont inspirés de plusieurs écoles et théories.
Toute personne qui désire se sensibiliser à ces outils psychocorporels fondamentaux peut s’inscrire à cet atelier. Les participants pourront par la suite, s’ils le désirent, se joindre à un groupe de formation pour cinq autres ateliers portant sur l’exploration des outils de la PCI pour soi.
Animateurs : André Duchesne, M. Ps. et Ginette Lépine, M. Ps.
Durée : 12 heures
Dates : jeudi 15 et vendredi 16 novembre 2007
Horaire : 9h30 à 17h
Lieu : IPCI, 2503 boul. Henri-Bourassa Est, bureau 101, Montréal QC H2B 1V3
Coûts : 325 $ (taxes incluses), dépôt d’inscription : 50 $
Date limite d’inscription : le 12 novembre 2007, places limitées, prière de communiquer par courriel ou par téléphone au 514-383-8615 poste 221 ou sans frais 1-877-383-8615 poste 221 pour réserver votre place.
www.institutpci.com
[email protected]
Pour en savoir plus sur l’auteur, nous vous invitons à visiter sa fiche sur Alchymed.