ANICK LAPRATTE : UNE AUTRE ÂME DANS MA FILLE
Anick Lapratte veut avant tout éveiller les gens à démystifier cette réalité méconnue afin que d’autres puissent être délivrés de leur détresse et vivre dans la lumière.
Vidéo-Conscience : Anick Lapratte, t’as vécu une histoire tout à fait exceptionnelle avec ta fille Marie-Claude; une histoire qui est hors du commun. On va essayer de comprendre la progression de ton histoire car ce n’est pas du jour au lendemain qu’on découvre que sa fille souffre de possession. Donc, qu’as-tu senti dès le départ à la naissance de Marie-Claude?
Anick Lapratte : Je tiens à préciser que l’accouchement fût difficile. Marie-Claude était un bébé qui pleurait beaucoup. Comme elle était mon deuxième enfant, j’avais vécu une première expérience où le contact s’était fait tout de suite entre la mère et le bébé, mon fils Cédrik; le courant passait, y avait quelque chose de bien présent. Quand Marie-Claude est venu au monde, malgré le fait qu’elle pleurait beaucoup, je sentais que le contact ne se faisait pas, y avait un manque. Par contre j’étais incapable de dire ce que c’était exactement.
Vidéo-Conscience : Dans ton livre on lit que t’as eu le contact visuel avec ton enfant à l’hôpital le soir-même de l’accouchement. Et là, ça brise le conte de fées de la mère qui re-trouve le lien avec son enfant puisque c’est toujours supposé être beau. Que voyais-tu dans les yeux de ton enfant et qui te faisait dire que quelque chose n’allait pas?
Anick Lapratte : À minuit, quand tout le monde est parti, j’ai demandé à voir Marie-Claude afin de pouvoir enfin être seule avec elle et créer ce lien-là. Quand ils m’ont apporté Marie-Claude, elle dormait, c’était un beau petit bébé. Je l’avais dans les bras et lui parlais. À un moment donné Marie-Claude a commencé à se réveiller. Lorsqu’elle a ouvert les yeux, ce que j’ai vu, c’est une pupille très très dilatée, qui fait que c’est un regard très froid, vide d’émotion; c’est pas un regard qu’on s’attend à voir chez un bébé. Ça m’a saisie et j’ai eu peur, honnêtement, j’ai eu peur. Je me suis dit: mais voyons je ne peux pas avoir peur d’un bébé, c’est ma fille! J’ai tenté de me ressaisir et je me suis mise à chanter une berceuse que je lui chantais lorsque j’étais enceinte. Mais plus je chantais, plus elle s’agitait. Vraiment, j’avais des frissons et je n’étais pas bien. J’ai donc sonné pour que l’infirmière puisse venir la chercher.
Vidéo-Conscience : Tu cherches pas plus loin au début j’imagine mais ensuite tu sors de l’hôpital et comment se déroule les premiers mois et les premières années avec ton enfant?
Anick Lapratte : Dans les jours suivant la sortie de l’hôpital, Marie-Claude avait de bonnes journées. Donc on oublie un petit peu, on met ça sur le compte des hormones, de l’accouchement, de la fatigue. Mais ça reste, ce regard-là revenait de temps en temps, ça me faisait peur mais oups! ça repartait.
Marie-Claude était un petit bébé difficile. Elle avait des coliques, des problèmes d’oreille et d’autres problèmes de santé aussi. Ça faisait un bébé qui pleurait seize heures sur vingt-quatre. On se dit alors que lorsque les coliques vont être terminées, ça va aller mieux, le contact va se faire.
Ainsi, la première année fût une année difficile mais je mettais toujours cela sur le compte de sa santé. C’est lorsque que Marie-Claude a commencé à marcher et à parler que là, on a commencé à voir des éléments qui nous disaient que quelque chose n’allait pas au niveau de son comportement.
Vidéo-Conscience : À partir de deux ans, c’est là je pense qu’il se produit plus d’événements qui viennent te questionner davantage?
Anick Lapratte : À l’âge de deux ans, Marie-Claude a commencé à faire des crises. Encore là, j’ai toujours pensé que c’était le terrible “deux ans” dans le développement de l’enfant, parce qu’à deux ans l’enfant cherche à se dissocier du parent puis à s’affirmer; c’est l’étape du “non”. Mon fils était passé par cette étape mais avec Marie-Claude, c’était différent, ses crises étaient plus intenses, plus rebelles, plus violentes. Je sais qu’on dit souvent qu’il ne faut pas comparer deux enfants mais encore là, je savais que quelque chose n’allait pas mais je ne pouvais pas dire quoi exactement.
Vidéo-Conscience : Comment se manifestaient les crises de Marie-Claude?
Anick Lapratte : Plus Marie-Claude vieillissait, plus il était facile pour nous d’aller chercher des éléments. C’était clair qu’il y avait un problème de comportement mais on ne savait pas encore ce qui en était. Vers l’âge de 3 ans, Marie-Claude a commencé à faire d’énormes cri-ses. Elle pouvait être dans un état relativement calme et soudain son regard changeait, ses yeux se dilataient, et là elle changeait de personnalité. Elle pouvait entrer dans une violence épouvantable. Elle pouvait nous frapper, grafigner, et même aller jusqu’à détruire sa cham-bre. C’était soudain! Son comportement changeait littéralement, du tout au tout.
Ce qui nous a allumé, c’est que lorsque Marie-Claude était en état de crise, je la prenais et la mettais sur moi, je prenais son visage entre mes mains et lui disais: Marie-Claude regarde maman, regarde-moi, reste avec moi, je t’aime. Et lentement, je sentais ses muscles se relâ-cher, elle s’appuyait sur moi et se mettait à pleurer. Quand elle revenait à elle, elle me disait: maman qu’est-ce qui s’est passé? Qu’est-ce que j’ai fais? Donc elle n’avait aucune conscience, aucun souvenir de ce qu’elle venait de faire.
L’entrevue vidéo intégrale avec Anick Lapratte est disponible gratuitement sur le site de Vidéo-Conscience :
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