300 religions, un Dieu, au Coeur de l’humanité
C’est ce que nous enseignent les grandes traditions spirituelles. Notre identité première est au-delà des apparences. Que l’on soit soufi, chrétien, bouddhiste ou hindou importe peu. Cela signifie simplement que l’on a vécu dans des endroits différents sur la planète et que l’on a été conditionné par cet environnement. Mais nous avons tous un Cœur qui bât à l’intérieur. Et justement ce Cœur peut faire toute la différence pour celui qui …AIME au-delà des apparences, sans condition aucune.
Périodiquement, Dieu s’incarne sur Terre en tant qu’un être illuminé, en tant que « Dieu parmi nous ». Le Seigneur, dans la Bible hindoue, la Bhagavad Gita, déclare : « Lorsque la vertu décline et que le vice prédomine, je m’incarne en tant qu’avatar. J’apparais sous une forme visible d’âge en âge afin de protéger ce qui est vertueux et de détruire ce qui est mauvais afin de rétablir la droiture.»
Et l’histoire se répète : Il y a cinq mille ans, nous avons reçu la présence de Krishna… suivi deux mille cinq cents ans plus tard par Bouddha, et après un autre cinq cents ans par Jésus le Christ. Ce sont des naissances exceptionnelles. Mais il y eut aussi de nombreux autres avatars à travers le temps comme Sri Sathya Saï Baba, actuellement vivant en Indes.
J’ai eu personnellement l’occasion d’aller en Indes à deux reprises afin de rencontrer Sathya Saï Baba. Je suis resté époustouflé par la présence de cet être exceptionnel. Son amour, son magnétisme et son énergie m’ont élevé à un point tel que je m’en suis trouvé transformé à tout jamais. On peut lire de nombreux livres relatant les nombreux miracles des grands saints, mais le véritable miracle est la transformation intérieure qui s’opère comme par magie en la présence d’un tel être. C’est le but de leur venue sur Terre.
Examinons maintenant l’analogie entre deux grandes figures de la tradition chrétienne et musulmane, celle de Jésus le Christ et celle de Husayn Mansour Hallâj. Les deux connurent une fin tragique et sont morts martyrs, au nom de la Vérité. Jésus n’a-t-il pas dit : « Je suis la Voie, la Vérité, la Vie ». Et pareillement, Hallâj avec son fameux « Ana al haqq » : « Je suis la Vérité, je suis Dieu ». Quelle étrange similitude : de parole et de fin tragique.
Mieux connus de nous, ici en Occident, les évangiles nous relatent les faits suivants :
Jésus garda le silence. Et le souverain sacrificateur, prenant la parole, lui dit : « Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. »
Jésus lui répondit : « Tu l’as dit. De plus, je vous le déclare, vous verrez désormais le Fils de l’homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel ».
Alors le souverain sacrificateur déchira ses vêtements, disant : « Il a blasphémé ! Qu’avons-nous encore besoin de témoins ? Voici, vous venez d’entendre son blasphème. Que vous en semble ? »
Les Juifs lui répondirent : « Nous avons une loi; et, selon notre loi, il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu. »
Lorsque les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s’écrièrent : « Crucifie ! Crucifie ! » Pilate leur dit : « Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le, car moi, je ne trouve point de crime en lui. »
Les mots prononcés par Jésus : « Père, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » ont créé dans le cœur de l’homme un monument éternel à l’amour du Christ.
Ceci est moins connu, ici en Occident, mais la tradition soufie a également eu un martyr du nom de Husayn Mansour Hallâj. Celui-ci, avec son « Ana al Haqq » fut accusé d’avoir « trahi ». Relatons brièvement son histoire.
Hallâj est connu comme un grand poète et un mystique, sans doute le plus grand des mystiques musulmans et un des grands mystiques de tous les temps. Husayn Mansour Hallâj est né en 244 de l’ère musulmane (857 selon notre calendrier) à Beïza, centre très arabisé dans la province perse d’Ahwâz. Son père était cardeur. Son premier maître en mystique fut Sahl de Tustar, puis, à vingt ans, il reçut du grand maître Amr Makki, l’habit monastique de sûfi à Basra. Il se maria dans le même temps et eut quatre enfants. Sa belle famille avait des accointances shî’ites extrémistes (zanj) qui le firent suspecter, bien qu’il fût rigoureusement sunnite. Après un premier hajj d’un an à la Mecque, il commença sa première prédication publique en Ahwâz, en rejetant l’habit sûfi, puis il poursuivit sa prédication en Khurâsân. Au bout de cinq ans, il vint s’installer avec sa famille à Bagdad. Après un second pèlerinage, il repartit pour un second grand voyage jusqu’à l’Indus et en revint pour son troisième et dernier pèlerinage (vers l’an 290/902).
Revenu à Bagdad, il commença à tenir en public des discours surprenants qui provoqueront une grande émotion populaire. Il prêchait sa conception de la connaissance libératrice, qu’il appelait la « religion du Vrai », une expression tirée du Qoran. Hallâj entendait ainsi le retour à l’essence de la Révélation, dont découlent le judaïsme, le christianisme et l’islam, mais sa doctrine impliquait de dépasser la religion commune et le légalisme en découvrant la souveraineté de l’amour.
La spiritualité de Hallâj vise la pleine « réalisation de soi » (tahaqquq) dans le miroir d’une conscience purifiée et transformée en Dieu. Hallâj a converti à sa doctrine de l’éveil à la « sainte lumière » des foules entières. Le culte d’amour qu’il adresse au Dieu-lumière dans ses psaumes nous dévoile la qualité et la densité de son expérience spirituelle, au-delà de tout formalisme théologique. Il fut dénoncé par le poète sunnite zahirite Ibn Dawud qui demanda sa condamnation à mort. D’abord acquitté, il fut ensuite à nouveau menacé par le vizir shî’ite Ibn al Fûrat. Quatre disciples sont arrêtés mais lui-même s’échappe et se cache à Suse en Ahwâz, où il sera arrêté et ramené à Bagdad.
Son interminable procès de neuf ans, soumis aux retournements du pouvoir, commence alors. En 301/913, un nouveau vizir, prohallagien, Ibn Isâ, fait avorter le procès et soustrait le cas de Hallâj à la compétence du cadi. Hallâj est interné au Palais, mais il est autorisé à prêcher aux détenus et il est introduit auprès du khalife. Mais en 306/919, le vizir Hâmad fait rouvrir son procès. Tirant argument de la doctrine de Hallâj sur le remplacement votif du hajj, le cadi prononce la formule : « Il est licite de verser ton sang », approuvé par 24 membres du tribunal canoniste. Deux jours après, le 27 mars 922 (309), Hallâj est exhibé au gibet et le lendemain intercis et décapité. Son tronc fut incinéré et ses cendres jetées dans le Tigre. La tête fut gardée par la Reine-mère − qui lui était favorable − au « trésor des têtes » du Palais, avant d’être envoyée en Khurâsân. C’était le premier martyr d’un mystique en Islam.
Sur ce thème, la Fondation Poorna-Jnana Yoga a, à nouveau, le plaisir d’organiser l’évènement « 300 religions, un Dieu », qui se tiendra pour une troisième année consécutive à Montréal. Cette journée se veut une plate-forme favorisant la rencontre de divers mouvements spirituels dans un but commun d’échange et de partage au sein des différentes voies d’expression du Divin.
C’est donc dans une atmosphère fraternelle et élevante que plusieurs traditions religieuses et spirituelles démontreront leur approche de la spiritualité, sous forme de conférence ou encore par le chant, la danse, les mudras (gestes sacrés), l’utilisation des cristaux ou simplement le recueillement.
Cette activité, offerte gratuitement au grand public, aura lieu au parc Maisonneuve de Montréal (4601, rue Sherbrooke Est), un endroit de choix et idéal pour la population de Montréal et des alentours qui démontre un intérêt de plus en plus grandissant pour les diverses traditions spirituelles. Des invitations ont été envoyées aux différentes communautés spirituelles de Montréal et à celles en région, conviant ainsi des centaines de personnes à venir participer à l’évènement ou à simplement apprécier le spectacle.
Des activités pour les enfants sont également prévues au programme, permettant alors à toute la famille de prendre part à cet évènement.
Cette journée est rendue possible grâce au travail laborieux de plusieurs bénévoles ainsi qu’à l’aide monétaire offerte par ceux qui en ont la capacité. Aussi, vos généreux dons sont les bienvenus.
Vous pouvez consulter notre site Internet pour plus d’information : www.fondationpjy.ca
ou contacter le Centre PJY au 514 255-0109.
Journée « 300 religions, un Dieu »
Dimanche 27 juillet 2008
Parc Maisonneuve de Montréal (4601, rue Sherbrooke Est)
10 h à la brunante
Références :
1) La Bible
2) Le message de Hallâj l’expatrié
recueil du Dîwân, hymnes et prières, sentences prophétiques et philosophiques
Stéphane Ruspoli, Hussein Mansour Hallâj, 422 pages, 240 mm x 150 mm x 30 mm Date de parution : 24 novembre 2005.
3) Extrait d’un texte par Pierre Rocalve : http://groups.msn.com/Lespassants/hallaj.msnw
Pour en savoir plus sur la Fondation Poorna-Jnana Yoga, nous vous invitons à visiter leur fiche sur Alchymed.