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Est-ce que la souffrance mène au bonheur ?

Oui, à condition de la surmonter. En fait, je prétends que les épreuves en général représentent un formidable tremplin vers le bonheur. Lorsque je raconte les grandes lignes de ma vie à certaines personnes, il arrive parfois qu’elles me regardent avec un drôle d’air qui me fait comprendre qu’elles ne sont pas d’accord avec cet énoncé. Il y a des gens qui semblent attristés par l’histoire de ma vie. Et pourtant, aujourd’hui je suis âgé de 50 ans et je suis un homme immensément heureux.

J’ai eu une belle carrière et élevé un enfant dans l’amour. Je suis un bon papa.

Moi, je trouve que j’ai eu – et que je continue d’avoir – une vie tout à fait formidable. Soit, j’ai connu pas mal de souffrance, surtout au cours de ma jeunesse. Mais cela n’enlève rien à la beauté de ma vie, bien au contraire.

J’ai grandi dans une famille où il y avait beaucoup de violence. Mon père battait ma mère à la maison, devant les enfants. Ma soeur et moi avons été témoins de ces scènes de violence récurrentes pendant toute notre jeunesse. Tous les deux mois, la violence explosait et se terminait en coups pour ma mère. 

L’été de mes dix ans, j’ai fait une découverte bouleversante. En fait, c’est ma grande soeur Linda qui m’a appris la nouvelle dévastatrice : notre mère Rolande avait un problème de consommation d’alcool. Notre mère a sombré dans la consommation d’alcool afin d’oublier son mariage malheureux. À partir de ce jour, j’ai compris que j’avais perdu le seul parent avec qui je pouvais parler et entrer en contact. Comme mon père souffrait de problèmes de santé mentale assez sérieux, il n’avait jamais été en mesure d’entrer en contact avec nous, les enfants. Mais à partir de l’âge de dix ans, j’ai su que je ne pourrais plus vraiment me confier à ma mère, et qu’elle n’était plus en mesure de parler avec moi sur une base régulière. Elle était saoule.

Comme ma mère aussi souffrait de problèmes de santé mentale, ma soeur et moi n’avons pas reçu d’amour de nos parents. Ces derniers étaient de bonnes personnes, mais ils se sont contentés de partager avec leurs enfants la souffrance dont eux-mêmes avaient hérité durant leur jeunesse.

À 16 ans, j’ai consulté une travailleuse sociale du Centre de services sociaux du Montréal métropolitain, afin qu’elle m’aide à régler mes conflits avec mes parents. À l’époque, ma mère avait commencé à me battre à coups de bâton sur la tête. À ma consternation et pour mon plus grand malheur, la travailleuse sociale s’est entendue avec mes parents pour me faire incarcérer dans une maison de correction, et ce, même si je n’avais commis aucune infraction à la loi. Je crois que la travailleuse sociale ne m’a pas cru lorsque je suis allé à son bureau afin de lui demander de l’aide.

J’ai ainsi vécu des mois d’une grande noirceur – garçon intellectuel incarcéré dans une série de prisons pour adolescents – pris entre la violence de jeunes criminels et les menaces de certains membres du personnel, dont plusieurs avaient le coeur dur. Puis, vint l’internement dans un hôpital psychiatrique de Montréal.

Et pourtant, j’ai réussi à échapper à l’enfer de l’incarcération. Au bout de quelques mois, je suis retourné vivre chez mes parents malades et j’ai repris mes études au cégep.

Un soir de décembre 1975, alors que j’étais âgé de 17 ans, j’ai promis de rester debout. Je me suis juré que jamais, les adultes ne réussiraient à me détruire. Ce jour-là, sans le savoir, j’ai entamé un processus de reconstruction qui allait s’étendre sur une période de plus de 30 ans.

Après mes études au cégep et à l’université, j’ai effectué plusieurs voyages en Europe, puis j’ai entrepris de travailler comme journaliste à La Presse et au Journal de Montréal. J’ai ensuite mené une belle carrière en relations publiques, entre autres comme porte-parole d’Air Canada, puis dans le secteur des relations avec les investisseurs.

Ma reconstruction a été fondée sur quatre grandes étapes, soit : les études, les voyages, ma thérapie avec deux psychologues et la pratique de la méditation. Après mon incarcération, les études représentaient la seule chose à laquelle je pouvais me raccrocher pour ne pas sombrer dans la révolte et l’autodestruction, car je vivais bien sûr un sentiment de grande injustice qui nourrissait une immense colère.

Puis, les voyages à l’étranger m’ont permis de remplir mon être de beauté, après avoir surtout connu dans ma famille malade la violence, la haine et la destruction. Dès que j’ai occupé un emploi régulier, j’ai entrepris une thérapie auprès de deux psychologues. Une fois par semaine, pendant 13 ans, j’ai consulté un psychologue. Par contre, je n’ai pas fait 13 années de thérapie ininterrompue, mais échelonné celle-ci sur une période de 24 ans. Aujourd’hui, je suis persuadé que cette démarche m’a sauvé la vie; sans elle, il m’apparaît évident que je me serais suicidé.

Puis, en 1998, j’ai entrepris la pratique de la méditation. Le fait de réciter un mantra, matin et soir pendant 20 minutes, a eu un effet profond sur ma vie. En fait, imperceptiblement, la méditation a changé ma vie en mettant un baume de douceur sur mon âme meurtrie. Je suis devenu plus doux avec moi-même et j’ai appris à m’aimer davantage. Par extension, ceci m’a permis d’avoir plus d’amour pour les autres et de m’ouvrir à l’amour d’autrui. Si ma thérapie m’a permis d’effectuer ma réparation psychologique, la pratique quotidienne de la méditation m’a permis de compléter ma réparation spirituelle.

Aujourd’hui, après 33 ans de travail sur moi-même, je suis profondément heureux. J’ai atteint un état de bonheur authentique et un certain contentement face à la vie. J’ai travaillé très fort pendant toutes ces années avant tout pour vaincre mes difficultés. Mais en fait, ce long travail sur moi m’a permis de développer des forces que peu de gens possèdent. Je me connais à fond, je comprends la psychologie humaine et je sais décrypter le cheminement psychologique qui amène les gens de mon entourage à agir d’une façon plutôt que d’une autre. En réalité, je me sens parfois comme si je pouvais entrer dans la tête des gens pour analyser et comprendre leurs comportements. J’ai travaillé sur moi pendant plus de trente ans pour me réparer et dans l’espoir de vivre une vie normale et, aujourd’hui, je réalise que les forces que j’ai développées me donnent un avantage sur la vaste majorité des gens. Telle est la beauté de la vie.

En toute modestie, je me sens un peu comme le héros involontaire des mythes anciens. Menacé, le héros des mythes grecs avait dû affronter les dragons et les monstres afin d’assurer sa survie et celle de son peuple. Ayant vaincu le dragon, le héros délivra la princesse et revint dans son pays, muni de la toison d’or. À son retour parmi les siens, le héros constata que son périple avait fait de lui un homme profondément transformé.

Moi aussi, je suis revenu profondément transformé par mon périple de 33 ans. Je reviens muni de la toison d’or – car celle-ci existe vraiment. Elle s’appelle le bonheur.

Telle est l’histoire de ma vie, une belle histoire. Oui, il est vrai que la souffrance peut représenter un formidable tremplin vers le bonheur.

Au cours du mois d’octobre, je raconte mon histoire dans le cadre des événements du Club Québec Conférences. Je me sers de ces conférences pour aider les gens et partager les trucs que j’ai développés pour arriver au bonheur. Il s’agit de trucs concrets, que tout le monde peut mettre en pratique dans sa vie pour se rapprocher du bonheur. Consultez les dates sur mon profil Alchymed ou sur mon site Web à l’adresse : www.routedubonheur.ca.

Je raconte également l’histoire de ma vie dans un livre intitulé : « J’ai promis de rester debout », publié au printemps 2008 aux Éditions de l’aubépine. Ce livre est en vente en librairie et sur mon site Web.

Allez, que le bonheur soit avec vous.
Ronald

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