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Ils voulaient un garçon

C’est immanquable. Une personne nous annonce sa grossesse et la première question que nous lui poserons alors sera la suivante : « Connais-tu le sexe de l’enfant ? » De nos jours, peu attendent la venue du petit afin de découvrir ce qu’il est devenu la norme de savoir. Après l’annonce de la grossesse, c’est de connaître le sexe de l’enfant qui devient prioritaire sur la liste d’importance des événements à venir. Presqu’aussi important que le premier mouvement, le premier signe de vie.

Bien sûr, il n’y a rien de mal là dedans. Cela fait maintenant partie intégrante d’un processus marquant notre temps. Je ne veux qu’attirer ici votre attention sur l’importance que nous accordons à la chose. Au sexe de l’enfant. Pourquoi ? Vous me répondrez sans doute : pourquoi pas ? Je questionne surtout l’incitatif, sa source, ce qui nous fait agir et dont nous sommes souvent peu conscient. De l’enfant à venir, se crée à présent maintes attentes de la part des futurs parents, dont l’une face au sexe justement. Et ce, depuis toujours. Car attentes il y a, même inconscientes. Autrefois, dictées par les besoins de l’époque, les garçons étaient attendus dans les familles, comme premier fils héritier, pour aider sur la ferme, pour travailler avec le père… Une fille, en ces temps pas si éloignés, avait beaucoup moins la cote de par son statut. De nos jours, de façon beaucoup plus prononcée, on retrouve encore et toujours cette réalité dans certains pays comme l’Inde ou encore la Chine, pour ne citer que ces deux là. Dans ces pays, l’avortement sera pratiqué abusivement dès que l’on découvre que le sexe de l’enfant est féminin. En Inde par exemple, cette pratique très répandue a coûté la vie à plus de dix millions de foetus féminins au cours des vingt dernières années, conduisant à un déséquilibre entre hommes et femmes.

Bien qu’en occident, nous soyons loin de cette réalité particulière et choquante, il n’en demeure pas moins que le fait de privilégier un garçon à une fille est encore très présent dans l’inconscient collectif et aura des impacts marqués sur l’enfant à naître. Non seulement, privilégions-nous les garçons aux filles, mais nous privilégions également dans nos comportements tout ce qui relève des attitudes et des qualités appelées masculines, et ce, plus que jamais dans ce monde voué à l’action, à la production, à la vitesse, au leadership, au mouvement et non pas au repos, à la maturation, à la réception ou à l’ouverture qui pourra être apprécié chez une personne, oui, mais beaucoup moins encouragé. D’ailleurs, dès lors qu’une personne n’est plus active, ne correspondant plus à ces valeurs et critères, nous la relayons aux oubliettes, il n’y a qu’à jeter un œil du côté de nos aînés pour nous en convaincre…

Pour mieux conscientiser les impacts de cet état de fait sur notre société et surtout sur ceux et celles qui la composent, nous pouvons regarder autour de nous et reconnaître nombre de ces femmes qui ont vécu cette réalité dans leur vie. Elles-mêmes seront souvent inconscientes du fait que certains comportements développés ont pris naissance dès lors qu’elles ont « ressenti » être attendues dans un sexe autre que celui qui leur fut attribué par la nature, dès lors qu’on les a voulues différentes de ce qu’elles étaient par nature…

C’est de cette réalité dont Anne Givaudan nous entretient dans son tout nouveau livre « Ils voulaient un garçon ». Dans celui-ci, c’est le monde des femmes non voulues en filles qui se dévoile à nous et dans lequel nombreuses se reconnaîtront. C’est l’histoire de Gina par exemple qui a un don qui va bouleverser sa vie, l’entraîner de Dunkerque à Rome, de Kaboul à New York et la mettre en contact avec les plus hautes personnalités officielles et surtout non officielles de la planète. Cependant, ce qu’elle partage avec tant d’autres filles, c’est d’avoir été voulue en garçon. Elle en a les attitudes, les réflexes, les croyances, et il lui faudra les rencontres les plus inattendues pour qu’elle retrouve enfin l’estime d’elle-même et les clés de sa propre vie.

Extrait :
« Quel est l’obstacle qui vous empêche de réaliser vos rêves ? », murmura-t-il ce nouveau matin. La question était posée tandis que, devant nous, derrière la vitre, des passants pressés passaient emmitouflés et que les cris des enfants jouant aux boules de neige parvenaient jusqu’à nous. J’admirais ce paysage en noir et blanc inhabituel et je cherchais une réponse qui ne venait pas. Des obstacles, pourtant, il devait y en avoir puisque mon rêve ne se réalisait pas… Mais à cet instant même, je ne les trouvais pas.

« Il n’y a pas qu’un seul obstacle mais plusieurs, dis-je, en essayant de mettre de l’ordre dans mes idées. Par exemple, je ne trouve pas un seul journal qui accepte le type de révélations que je souhaiterais communiquer.

– Et si cela était résolu?

– Alors, peut-être resterait-il ma crainte de ne pas savoir faire passer le message convenablement. » Je m’embourbais dans mes tentatives d’explication. Bref, je me trouvais nulle et incompétente que ce soit pour garder un homme ou pour écrire un article de fond.

 « Je crois que je ne suis pas capable » soufflais-je finalement sur un ton las. Il se mit à rire d’un grand rire franc et jovial qui n’était aucunement de la moquerie et je n’en fus pas vexée.

« La moitié du monde se croit incompétente tandis que l’autre moitié en profite largement. Ne voyez-vous pas que tout dans le monde actuel est fait pour renforcer cette idée que vous n’êtes rien, ou du moins si peu qu’il vous faut toujours vous en référer à plus haut que vous ? Prenez n’importe quel secteur, vous devez, pour être heureuse, donner votre pouvoir à ceux qui savent ou qui dirigent mais, en dehors de leur domaine de compétence, que savent-ils de vous et sur vous que vous ne sachiez mieux qu’eux ? Qui vous permet de croire que ceux qui ont un titre ont raison par principe, que ce soient vos parents, vos enseignants, vos médecins, vos religieux ? Vous les croyez sans jamais penser qu’ils ont aussi leurs blessures et sans jamais prendre conscience de la petite voix qui tout au fond de vous, sait ce qui est bon pour vous. ».

Il parlait calmement, sans colère, sans vouloir prouver… et je sentais qu’il avait touché juste. »

« Ils voulaient un garçon » c’est aussi l’histoire d’une guérison et d’une réconciliation avec le féminin qui est tapi au fond de chacun de nous, homme ou femme, et que parfois nous ne reconnaissons pas.

Par Viviane Turgeon

« Ils voulaient un garçon… » sera disponible en librairie dès avril 2010

Atelier Formes pensées
Toute personne ayant été attendue dans un sexe autre que le sien ou encore vivant des difficultés reliées à sa naissance et même les temps précédant celle-ci, trainera immanquablement avec elle des formes-pensées en lien avec ce vécu. D’autres situations ou événements de notre vie créeront aussi ou réactiveront d’autres formes-pensées. Mais rappelons-nous que nos formes-pensées ne sont pas nous et qu’elles ne sont là que pour nous amener au-delà de nous-mêmes.

Anne Givaudan offrira, lors de sa venue en mai prochain, un atelier sur les formes-pensées, afin de les reconnaître mais aussi de les transmuter. Ces journées s’adressent à tous ceux qui veulent mieux comprendre: le pourquoi de leurs réactions face aux événements de leur vie, le pourquoi des rencontres ou des obstacles répétitifs, le pourquoi de leurs maladies.

Cet atelier se tiendra les : 21, 22 et 23 mai prochain à St Antoine Antoine de Tilly.

Inscription auprès de :
Lilly Bérubé au (418) 654-1404 ou lilly_bérubé@videotron.ca
Rita Paquet au (819) 357-1684 ou [email protected]

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