Rêver pour mieux gérer son stress
L’inquiétude et l’angoisse augmentent le niveau de stress. Le stress est une réponse naturelle aux différents stimuli de la vie. Tout organisme vit un stress, c’est-à-dire une certaine forme de tension qui découle des interactions avec l’environnement, qu’il s’agisse de respirer, de bouger, de se défendre, nous ne pouvons arrêter tout mouvement et être sans aucune tension. L’absence de tension c’est la mort. Cependant, en dépassant un certain seuil, le stress devient un état chronique qui perturbe le bon fonctionnement de l’organisme. Bien que du fait que nous sommes vivants, nous ne puissions pas échapper au stress, nous pouvons cependant apprendre à le gérer adéquatement c’est-à-dire de manière plus satisfaisante. Ces expériences, nous les vivons également en rêve et nous pouvons la plupart du temps en ressentir encore les effets au réveil. Voici deux exemples de rêve qui parlent d’inquiétudes et d’angoisses et que le travail sur les rêves a permis de résoudre de manière plus satisfaisante.
Bébé à donner
« Je rêve que je suis en face de mes parents. Ils ont un secret et j’essaie de me le rappeler. Je crois qu’ils ont donné un de leurs bébés en adoption. Il s’agit d’un bébé trop exigeant pour ma mère. Le bébé pleurait tout le temps, mais aussi pour mon père, il en avait trop sur les bras. Moi, j’étais chargée de surveiller les enfants, mais cela m’a échappé. Je fais beaucoup d’efforts pour me rappeler comment c’est arrivé. De qui s’agit-il? Je ne me souviens pas vraiment et j’essaie de reconstituer les faits. L’atmosphère est angoissante. Je vois mon père prendre le bébé, c’est une fille. Il retire l’enfant des bras de ma mère et la transporte vers l’extérieur de la maison, elle pleure beaucoup. Je me réveille sans avoir résolu l’énigme de ce secret.»
Au réveil, la rêveuse constate que le rêve déclenche un surplus de stress. Elle dit avoir des tensions aux trapèzes, aux épaules et dans le cou. Au premier coup d’œil, elle constate que chez elle dans son enfance il y avait cinq enfants et que la veille en visite chez son fils, il lui a annoncé une nouvelle naissance, le cinquième des petits-enfants. C’était une bonne nouvelle puisque l’enfant était désiré depuis un bon moment.
En se laissant ressentir à nouveau l’atmosphère du rêve et en demeurant près de la sensation, elle se remémore le chemin du retour à la maison. À ce moment, deux ou trois pensées l’ont effleurée, des pensées vite oubliées. Elles se sont manifestées par un questionnement : comment va-t-on faire pour donner à chacun le même montant pour les cadeaux de Noël? Est-ce que ça va aller, pourrons-nous continuer comme ça? Constatant les pensées, la rêveuse croyait être revenue dans le moment présent, mais la nuit a fait ressurgir ce qui avait été simplement mis de côté. Ces petites questions masquaient l’inquiétude que les besoins dépassent la capacité financière du couple. Au dire de la rêveuse, des bébés trop exigeants pour la mère et un père qui en a trop sur les bras pourraient ressembler au portrait actuel qu’elle se fait de son couple, le conjoint désirant réduire les heures de travail et la rêveuse trouvant exigeant de maintenir la même aide aux enfants.
C’est ainsi que le rêve a aidé notre rêveuse à démasquer un stress plus grand que ce qu’il y paraissait au départ. Mais, nous pouvons aller encore plus loin avec ce rêve en regardant l’attitude de la rêveuse. Malgré une atmosphère angoissante qui concerne tous les personnages, les parents et la fratrie, elle demeure témoin impuissante, essayant de résoudre seule une énigme qui concerne l’ensemble parce qu’elle se croit chargée de surveiller les enfants et a failli à la tâche. La rêveuse s’est reconnue dans cette attitude qui lui donne l’impression d’être isolée, seule au monde et qui augmente le stress de manière significative.
Reconnaissant que le stress au sujet du revenu familial et de la capacité d’aider financièrement les jeunes familles est plus grand que ce qu’il y paraît notre rêveuse a été en mesure d’ouvrir avec son conjoint et les personnes concernées. Bien sûr cette ouverture permet également de profiter pleinement de la joie de l’annonce de la nouvelle naissance.
Angoisse
« Je rêve que je suis dans une pièce complètement noire. J’entends des bruits épouvantables, discordants. J’imagine les pires batailles. Je me sens effrayée, très angoissée et sans aucun recours puisque je n’y vois rien. Je réalise alors que je dors et que c’est un rêve. “’ Ah! C’est bien cela l’angoisse! ” Je décide de faire face à ce qui m’effraie et j’allume un interrupteur au mur près de la porte. Je me retourne pour regarder et j’aperçois mon fils jouant de la batterie! J’éclate de rire et je me réveille. »
Ce rêve a été fait lorsque j’étais à la rédaction d’un des chapitres du livre « Et si les rêves servaient à nous éveiller »[i] . Je cherchais à comprendre les différentes sortes de rêves que nous faisons, dont les rêves d’angoisse qui sont si prenants. Ce rêve a changé ma manière de voir l’angoisse et le danger que je me crée par mes pensées d’anticipation. Au départ, je cherchais à me sauver, à me mettre à l’abri, mais l’attitude a été modifiée à même le rêve en prenant conscience que j’étais en train de rêver et que ce rêve était la réponse à mon questionnement.
Dans les rêves, tous les personnages parlent du rêveur, d’une partie de soi. Le fils qui joue de la batterie, qui fait un tel vacarme est une partie de moi-même. Cela me rappelle que lorsque j’étais enfant j’aimais bien imaginer des scénarios dramatiques dans lesquels les princesses couraient un danger imminent et qu’un prince venait les sauver. Je rejouais ces scénarios avec les petits voisins lorsque nous jouions aux indiens et aux cowboys, bien entendu, j’étais la princesse indienne qui se faisait kidnapper. Et si à mon insu, les scénarios demeuraient camouflés faisant passer un jeu d’enfant pour un danger imminent? Je suis convaincue que c’est le contenu de mon vacarme et c’est le travail sur les rêves qui m’y a conduit.
Ces deux exemples permettent de constater que le travail sur les rêves met à la lumière les pensées qui nous font imaginer un danger, qui nourrissent inquiétudes et angoisses et nous mènent à un stress inutile. En prenant conscience de ces pensées, notre comportement se modifie et devient une réponse mieux adaptée qui nous aide à gérer le stress et finalement à vivre plus heureux.
Venez découvrir tout ce que l’Arc-en-ciel peut vous offrir…
C’est dans une atmosphère chaleureuse et stimulante que nous vous invitons à rencontrer Manon Lévesque, auteure de cet article et animatrice de l’atelier Rêve, Miroir lors de notre journée Porte Ouverte du 11 septembre 2011. De 13 h à 17 h vous pourrez participer à des ateliers d’exploration de 40 minutes
Horaire journée portes ouvertes :
13 h Accueil, présentations et mot de bienvenue
13 h 30 Rêve, miroir…
Yoga/conscience corporelle
14 h 30 Atelier de méditation
Rêve et Art-thérapie
Formation Connaissance de soi par le rêve
15 h 30 : Rêve, miroir…
Yoga/conscience corporelle
Atelier de méditation
16 h 15 Activité de clôture et tirage
Notre cadeau pour la rentrée :
Durant cette journée, nous offrons une réduction de 25 $ sur l’atelier Rêve, Miroir… Il y aura aussi le tirage de deux livres et d’un atelier à la fin de la journée.
Réservez vite votre place au 514 335-0948 ou [email protected].
Nous vous attendons avec joie !
[i] Collectif de L’Arc-en-ciel, « Et si les rêves servaient à nous éveiller », Éd. Quebecor, Outremont, 1991, 2001, 236 p.
N.B. Ce livre est en vente à L’Arc-en-ciel (514) 335-0948