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La respiration… processus, réparation et expansion

La respiration dans le processus de vie, de réparation et d’expansion du sentiment de soi. Les psychologues Jack Rosenberg et Marjorie Rand, à l’instar de beaucoup d’autres auteurs, cliniciens et chercheurs ont fait ressortir l’importance du corps et de la respiration dans le travail de conscience de soi. Aujourd’hui, l’apport grandissant des neurosciences vient confirmer les liens entre la régulation affective et le corps, plus directement connecté à l’hémisphère droit du cerveau, lieu des mémoires émotives.

Allan Shore affirme clairement « En d’autres mots, l’affect tourne le cerveau droit des neurosciences et le psychisme de l’hémisphère droit de la psychanalyse vers le corps. »

Ces énoncés appuient clairement les intuitions de Jack Rosenberg et Marjorie Rand concernant l’importance du corps dans le processus thérapeutique. Notre  propre expérience clinique nous le confirme jour après jour.

Le travail avec la respiration, le mouvement, les frontières et la présence, dans le cadre de la relation thérapeutique, permet de stimuler et de soutenir une nouvelle expérience de Soi et du sentiment d’être vivant. Ce sont des conditions nécessaires pour sortir l’organisme de ses vieux réflexes de survie devenus souvent périmés et privant d’un plus grand éventail de modes de gestion de son expérience. Une approche multi-modale fait intervenir plusieurs dimensions de l’expérience au cours d’une même séance de thérapie afin de permettre une intégration somatique de la conscience. C’est essentiellement à travers le corps que l’expérience psychologique (ancienne et nouvelle) se vit et est mise en mémoire. La signification vient compléter la prise de conscience somatique, elle ne peut pas la remplacer.

La grille (tirée de Rosenberg-Rand et apparaissant au milieu de la page du lien suivant : http://www.institutpci.com/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=45&Itemid=60#conditions%20expérience) illustre les différentes dimensions qui font partie du travail de réparation et d’expansion du soi. Nous mettrons ici le focus sur la respiration.

La respiration
La première fonction qui est altérée par notre vécu émotif est la respiration. Un enfant content ou en détresse modifie instantanément et involontairement son rythme et l’amplitude de sa respiration. C’est à la fois une fonction volontaire et involontaire qui permet de réguler et qui est influencée par la régulation de notre système nerveux autonome. Nos habitudes respiratoires proviennent le plus souvent de nos réflexes de survie, ceux qui nous protègent de ressentir l’intolérable, lorsqu’on est enfant, et nous empêchent plus tard de percevoir et de ressentir l’intensité des blessures et des peurs profondément enfouies. Ces schémas d’adaptation psychosomatique sont maintenus par un manque de conscience corporelle; ils sont automatiques et se manifestent avant que notre conscience puisse choisir volontairement et n’identifie la nature et  la cause du réflexe de protection. Notre culture nous a souvent appris à essayer de comprendre notre vécu et de la changer à partir de cette compréhension. Nous ignorons alors l’importance des patterns appris dans notre corps et enregistrés dans nos cellules, notre hémisphère droit, dans notre armure corporelle et les schémas respiratoires utilisés. Quand nous en prenons conscience, nous avons accès à une source riche de feedback sur notre façon de gérer les expériences en cours.

Un peu de physiologie
La respiration est un mouvement à la fois volontaire et réflexe nécessaire au maintien et à l’expansion de la vie. Elle est le résultat de deux mouvements, l’inspiration et l’expiration. À l’inspiration, le diaphragme se contracte en s’abaissant; il exerce ainsi une poussée sur les organes et viscères en-dessous entraînant un gonflement du ventre. Dans la suite de ce mouvement d’expansion, les muscles intercostaux aident à élever les côtes supérieures, créant ainsi une expansion plus grande de la cage thoracique vers les côtés et le haut. Cette expansion de la cage thoracique crée un appel d’air plus important qui remplit les poumons de l’oxygène nécessaire à notre vitalité. Dans les conditions optimales de sécurité, ce mouvement sert aussi à réguler l’équilibre entre le système sympathique et le système parasympathique, entre la disposition à l’action et le repos en fonction de nos besoins et des exigences de la situation.

Les interruptions du pattern naturel
L’enfant qui se sent tout à coup menacé dans sa sécurité physique et/ou émotive réagit immédiatement par une modification de sa respiration. On le voit clairement chez les nourrissons. Tout leur corps réagit instantanément au plaisir ou au déplaisir par un mouvement d’expansion ou de contraction. L’expression dans le regard, le tonus musculaire, le son de sa voix, le pattern de respiration, l’agitation ou le calme moteur nous donne des indices somatiques de l’état de l’organisme. Aussitôt que le réconfort arrive, l’organisme de l’enfant retrouve un mouvement plus libre ou détendu ou vivant dans ses manifestations corporelles, dont sa respiration, que ce soit une respiration plus ‘’sympathique’’ dans une expérience de plaisir ou d’excitation ou une respiration plus ‘’parasympathique’’ dans une expérience d’apaisement et de repos.
L’adulte que l’on devient porte les mémoires de ces expériences et les schémas utilisés sont inscrits en lui souvent de façon chronique; on ne les remarque plus, ils font partie de qui on est et de notre façon d’être.

Au-delà des patterns des patterns du passé
Notre disponibilité à porter attention (une présence vivante) à ces manifestations corporelles nous permettra  plus rapidement de prendre conscience du changement et d’identifier le processus de régulation ou dysrégulation affective en cours en lien avec l’évènement interne et/ou externe précédant ce changement.

Le rôle de la respiration dans le processus de conscience et d’expansion de soi
Nous prenons notre respiration pour acquise alors que nous avons besoin de l’entretenir et de l’entraîner dans le quotidien pour nourrir notre conscience et notre vitalité. Dans le processus de réparation et d’expansion du soi que l’on retrouve en relation d’aide,  en fait dans toutes les relations, notre pattern respiratoire nous indique l’état de bien-être de notre organisme. Parfois cela se passe à notre insu et nous en prenons conscience seulement après, lorsque notre organisme relâche ou que nous  ressentons des symptômes désagréables suite à cet état temporaire de survie. Il est aussi souvent étonnant de réaliser que même lorsque nous savons que nous sommes bien ou mal à l’aise et pourquoi,  notre respiration reste perturbée, dans un mode de survie. Pour gérer notre mieux-être, nous avons besoin de modifier consciemment notre schéma respiratoire pour aider notre organisme à sortir de son mode automatique de survie. Dans le processus thérapeutique, ces changements se font surtout dans une expérience de lien sécurisant et avec le soutien de d’autres conditions nécessaires à l’enregistrement d’une nouvelle expérience différente du passé.

Une respiration superficielle peut restreindre notre vitalité et notre liberté à nous vivre pleinement.
La conscience corporelle de notre expérience, de nos sensations, le mouvement, les techniques d’ouverture, les positions de stress, différentes méthodes de relaxation représentent des moyens pouvant nous soutenir à retrouver une respiration naturelle,  une respiration qui est en harmonie avec les lois physiologiques et psychologiques du corps et de  l’esprit. La respiration favorise la santé globale. Elle améliore le fonctionnement et l’efficacité de notre cœur, de nos poumons et des autres organes et systèmes internes. La respiration permet également de maintenir l’équilibre dans nos émotions et notre psyché; une respiration appropriée nous aide à gérer les vagues émotives et les intensités affectives plus adéquatement au lieu de rester coincés dans des patterns de survie.

Certains affirment que respirer, c’est vivre, respirer pleinement, c’est vivre pleinement. Quand nous inspirons pleinement, nous nous remplissons d’énergie vitale et quand nous expirons, nous vidons l’air vicié pour rendre notre organisme disponible à une nouvelle respiration, à une nouvelle expérience. On pourrait ajouter que la respiration permet d’actualiser toute la gamme  de notre potentiel de vitalité dans tout ce que nous percevons, ressentons, pensons et faisons.

Retrouver sa respiration naturelle ne se fait pas à travers des techniques à maîtriser par la seule force de la volonté  mais plutôt à travers une expérience d’expansion nous permettant d’explorer notre réalité psychocorporelle, voie privilégiée de notre ressenti. Une respiration efficace au soutien du soi et de la vitalité est une respiration consciente.

Il s’agit d’arriver à trouver des conditions qui vont nous permettre de « faire respirer plus naturellement notre perception étriquée de nous-mêmes et  notre armure caractérielle afin de  pouvoir  nous  vivre plus pleinement » (Rosenberg-Rand; « Le corps, le Soi et l’Âme »).

La respiration fait la jonction entre le système autonome (sympathique et parasympathique) et le système volontaire. Elle recourt à ces deux systèmes et elle permet de faire la jonction entre le conscient et l’inconscient.

En thérapie, on travaille ce qui est sous-jacent à l’émotion et qui se situe au niveau de l’énergie, c’est-à-dire au niveau des systèmes sympathique et parasympathique en termes de modes privilégiés d’adaptation. La respiration optimale est celle qui permet à l’organisme de sortir de son mode de protection somatique avec assez de sécurité pour que le cerveau droit soit disponible à intégrer une nouvelle expérience de soi. Les significations émergent de ces expériences et viennent compléter  une nouvelle expérience d’intégration dans l’organisme.

La relation entre la roue de la PCI et la respiration
La respiration consciente (en détente et/ou en charge) permet :
· D’amener une plus grande  présence à soi et à son organisme entier.
· De faire monter une charge pour augmenter les sensations dans le corps et le niveau d’énergie, favorisant ainsi la voix de l’hémisphère droit du cerveau.
· De contenir l’expérience ressentie en faisant circuler les sensations et l’énergie.
· De diminuer le réflexe de se dissocier en servant de point d’ancrage avec l’expérience corporelle.
· De dépasser les mécanismes de défenses automatiques périmées ou d’en augmenter la prise de conscience.
· De se réapproprier son expérience corporelle, son corps vivant
· De développer un sentiment de soi plus enraciné
· De développer un sentiment de bien-être et de vitalité
· De relier vitalité et sexualité
· D’apprendre à contenir un niveau de charge et de vitalité plus élevé
· D’accentuer le transfert existant
· De sentir dans son corps que le thérapeute le voit et le comprend
· De donner au client l’expérience de parentage dans laquelle il reçoit la permission de respirer, d’avoir sa vitalité et d’être différent et distinct du parent tout en étant en lien
· De découvrir l’armure (les endroits retenus, éteints ou trop chargés)
· De faire ressortir d’une façon plus évidente et vivante les styles défensifs, thèmes, schémas répétitifs, enjeux de survie
· De donner accès aux enjeux relationnels plus profonds non résolus
· De déclencher la mémoire cellulaire
· De rester en contact avec l’ici maintenant
· D’aider à rejoindre le vécu émotionnel et l’affect
· De se donner une expérience d’expansion et d’unité plus grande avec la vie

La respiration est un soutien au processus de vie et de thérapie. Toutes les techniques de méditation et de pleine conscience peuvent aider en ce sens;  ce ne sont pas des approches thérapeutiques pour autant, car il y manque d’autres aspects. Dans le processus thérapeutique appuyé sur un médium verbal, elle est malheureusement trop souvent absente;  l’orientation verbale et cognitive ne permet pas toujours à l’organisme de faire une expérience somatique d’intégration en profondeur.

Plus qu’un outil, la respiration consciente est nécessaire à l’expansion enracinée du sentiment de soi en relation.

AUTEURS : André Duchesne et Ginette Lépine, psychologues, formateurs en PCI, co-directeurs de l’institut de PCI


Atelier sur la respiration :
voir description et dates sous l’onglet Activités et nouvelles du site web www.institutpci.com


Une soirée d’information gratuite sera offerte le 27 avril prochain.

Le directeur de l’Institut de PCI, M. André Duchesne, psychologue, y décrira les fondements et le processus utilisés en PCI pour aider les personnes à retrouver et consolider leur sentiment de bien-être.

Il décrira également les programmes de formation offerts à l’Institut de PCI.

Aucun frais d’entrée

Prière de s’inscrire par courriel : [email protected]
ou en téléphonant au 514-383-8615 poste 221
ou au numéro sans frais 1-877-383-8615 poste 221
et en laissant vos coordonnées afin que nous puissions vous recontacter en cas de changement d’horaire.

Vendredi 27 avril 2012, 19h30

Début de la formation 13 septembre 2012
[email protected]

www.institutpci.com



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