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ONE HEART IN ACTION

J’ai rencontré la tribu Havasupai en mai 2006. Deux mois auparavant, alors que je terminais tout juste la rédaction d’Intégration I, je recevais un email des États-Unis me conviant à par-ticiper à un voyage en Arizona et dans le Grand Canyon avec Drunvalo Melchizedek. À la fin de 2005, j’avais eu deux visions d’un natif, Red Dust, dont j’ignorais alors l’origine et le nom. Il reconnaissait alors en moi la femme médecine capable d’apporter avec humilité la volonté, le soutien et la sagesse de l’énergie féminine au sein de leur peuple. Comment ? L’avenir se chargea de me le montrer… 
(Voir: Intégration I – La Conscience Divine et la Cellule de Vie Primordiale et Intégration II – La Chimie de la Conscience).

J’allais découvrir à la fin de mon séjour, et avec stupéfaction, cet homme en chair et en os au cours de ma première visite chez les Havasupai et vivre grâce à lui une initiation, une quête de vision exceptionnelle. Pour des raisons que j’explique partiellement dans Intégration II – La Chimie de la Conscience (aux éditions Ariane), je me suis liée contre toute attente avec quelques-uns de ces êtres rudes, anciens guerriers défenseurs du canyon, et quelques femmes battantes, mais dont le cœur demeure sincère et ouvert, pour qui sait l’atteindre.

Ainsi, une poignée d’hommes et de femmes tentent de préserver leur culture et leurs tradi-tions intactes pour les générations futures. Et ce, malgré près de trois siècles de persécution, de restrictions et de conditions de vie extrêmement rudes.

Pour leur part, les Gardiens Havasupai sont un groupe composé à l’heure actuelle de 4 dan-seurs et d’un chanteur. Ils se produisent non seulement dans leur tribu, mais à l’extérieur lorsqu’ils y sont invités pour la représenter. Les membres de ce groupe comprennent à l’heure actuelle: Fydel Jones, Benjamin Jones, Matthew Putesoy, Alvin Putesoy et Lorin Manakaja.

L’un des Gardiens est devenu rapidement mon ami, Rising Sun. Il me confia son rêve: ériger un centre de guérison sur leurs terres. Un lieu d’union et de rassemblement qui leur permet-trait de partager et de maintenir vivant leur savoir et patrimoine ancestral. En particulier leurs danses, chants, légendes et cérémonies.

En janvier 2008, j’ai tout d’abord fait une première donation de 2500.-$ aux Gardiens. Elle fut confiée à la trésorerie du Conseil Tribal, pour que ce rêve puisse commencer à devenir réali-té. Durant cette même période, nous avons également pris des photos avec leur permission, lors de l’une de leurs célébrations majeures: Land Day (le Jour de la Terre). Land Day com-mémore une date majeure. L’année où cette tribu a pu récupérer une partie de son territoire, après une lutte longue et fastidieuse avec le gouvernement américain.

En effet, dès 1919, lors de l’établissement du Parc National du Grand Canyon, les terres de la tribu furent réduites à 518 acres (210 hectares). Grâce à leur persévérance et à leur ténacité, la tribu s’est vue octroyée dans les années 70, 188,077 acres (76,112 hectares) appartenant à leur territoire originel, et qui forme aujourd’hui leur réserve.

Nous avons alors décidé d’un commun accord avec les Gardiens Havasupai de créer un livre de photos dédié principalement à Land Day et à leur groupe. Au fil du temps, d’autres évé-nements importants relatés plus loin dans cet article, et concernant la vie des Havasupai, nous amena à les rajouter à leur demande dans cet ouvrage. Puis, Rising Sun et moi-même avons présenté une maquette provisoire de ce livre au Conseil Tribal courant mars 2009, obtenant leur accord préalable. L’idée étant de le rendre disponible pour la vente publique, afin que les bénéfices reviennent intégralement au projet du centre de guérison.

Parallèlement, j’ai édité deux calendriers avec des photos prises durant Land Day, pour l’année 2008 et l’année 2009. Les recettes de ces deux calendriers, s’élevant à 3000.-$, de-meurent à la disposition des Gardiens, en attendant qu’ils ouvrent un compte bancaire uni-quement consacré à la construction du Centre, comme spécifié devant le Conseil tribal.

En août 2008, nous avions décidé de participer à un autre événement annuel majeur, Peach Festival, qui a lieu normalement tous les ans. Suite à une confusion dans les dates, nous sommes arrivés après la célébration. Un peu déçus, nous ne savions pas encore que nous allions assister à et vivre en direct une catastrophe sans précédent. Un désastre qui allait bouleverser le quotidien de cette tribu durant plus de 10 mois!

En effet, dans la nuit du 16 au 17 août 2008, l’une des plus dramatiques inondations dans l’histoire des Havasupai dévasta le campement de touristes. De même qu’une bonne partie des habitations des Natifs sur une des rives de la rivière, ce qui porta tout d’abord plus de 60 personnes disparues. Or, pas plus tard que la veille du drame, – sous un soleil éclatant et sur invitation de Diana Sue Uqualla -, j’avais encore assisté à un mariage. Diana l’officiait enca-drée par deux de ces petites danseuses aux pieds d’Havasu Falls (les chutes d’Havasu), l’un des fleurons de leur territoire…

L’évacuation de quelques 450 personnes, Natifs et touristes confondus, eut lieu dès le len-demain matin. Annoncée par le Conseil Tribal et essentiellement mené par les autorités lo-cales et la FEMA, celle-ci débuta tardivement dans l’après-midi, pour se terminer 3 jours plus tard.

La majorité des touristes avait du fuir dans la nuit. Ils avaient été prévenus par quelques ran-gers et Natifs, en abandonnant derrière eux leurs affaires. Beaucoup purent se réfugier à la hâte et au péril de leurs vies, sur les hauteurs du Canyon. Ils tentèrent ainsi d’échapper aux torrents de boue et aux eaux tumultueuses, – d’ordinaire turquoises et paisibles -, en prove-nance des chutes d’eau environnantes déchainées. Mais d’autres n’eurent pas cette chance. Prisonniers de la rivière menaçante, ils durent attendre de longues heures dans l’angoisse, avant que des hélicoptères viennent les secourir.

Pour ma part, – et avant même notre arrivée à Supai -, j’avais eu l’intuition très forte qu’un événement irréversible allait s’y produire, J’avais donc préféré m’installer dans les Lodges, les quelques rares chambres d’hôtel disponibles sur place. Cette perception nous sauva la vie, alors que Rising Sun tambourinait à ma porte vers 1h du matin pour me prévenir et venir assister, désemparée, au désastre…

J’étais perturbée par la détresse de mes amis Havasupai, qui venaient de perdre et pour de longs mois, l’un de leur mode principal de revenus : le tourisme. Aussi pour poursuivre notre démarche de construction d’un Centre, qui aurait pu accueillir de nombreuses personnes durant l’inondation, j’ai commencé à mettre sur pied une association avec plusieurs amis.

Intitulée « One Heart in Action » (Un Cœur en Action), son objectif est d’une part de récolter des fonds, et d’autre part de prêter assistance à toute population native en détresse ou por-teuse d’un rêve.

À Supai, une partie de ces premiers fonds de plus de 30 000.-$ devaient être utilisée pour soutenir les enfants des packers. Les transporteurs de bagages et de marchandises qui sil-lonnent quotidiennement à cheval l’une des seules pistes de plus de 13km, menant du som-met du canyon à Supai. Ils donnèrent aussi un toit à Supai Waters, qui put ainsi s’acheter une caravane et qui, à l’époque, soutenait les Gardiens et moi-même pour l’accomplissement du projet du Centre.

Toujours dans cette optique, l’autre majeure partie de ces fonds récoltés allait servir à em-mener deux des Gardiens, Red Dust et Rising Sun, en Californie à Cal Earth. Un institut d’art et d’architecture en terre qui fut fondé par Nader Khalili. Installé aux États-Unis depuis 1971, Nader Khalili est un ancien architecte iranien de gratte-ciel. Il a fait aboutir son concept d’ha-bitations universelles en créant le Cal-Earth Institute. Ou l’Institut pour l’Architecture et l’Art de la terre de Californie qu’il animait à Hesperia.

Résistant aux incendies, aux tremblements de terre, aux inondations et ne coûtant presque rien, la caractéristique de ces habitations repose sur le fait suivant. Les matériaux qui ont servi à les élaborer viennent des terres environnantes. La terre est ensuite rassemblée dans des sacs fermés, puis empilés et fixés avec des fils barbelés. Tout repose sur la forme ar-rondie des habitations et sur la structure de l’arche, pour les petits dômes comme pour les grandes maisons. Une fois montée, la maison est brûlée de l’intérieur et une coquille de terre cuite vient sceller l’édifice.

Ces édifices sont baptisés Super Adobe. Une allusion aux premières maisons en terre crue (adobe), qui furent tout d’abord construites par les anciens natifs Anasazi et Pueblos, puis par les colons espagnols en Californie. Elles sont, en outre, alimentées en énergie propre et bénéficient d’une climatisation naturelle, grâce à des ouvertures judicieusement placées. Ces prototypes ont même attirés l’attention de la Nasa, pour un programme lunaire de l’ad-ministration spatiale américaine !

Nous nous sommes donc rendus à Cal Earth en mars 2009 avec nos deux amis Gardiens. One Heart in Action finança l’intégralité du projet et les frais de déplacements. Nous avons ainsi pu suivre ensemble un cours intensif d’environ une semaine, pour apprendre la cons-truction des Super Adobe. Nous avons aussi filmé pour ainsi dire l’intégralité de cette aven-ture, pour créer un DVD avec l’autorisation de Cal Earth et des divers participants. L’idée était de sensibiliser la Tribu et de promouvoir le projet auprès du Conseil Tribal, mais aussi pour continuer la récolte de fonds. Ce DVD est toujours en cours de montage, car ce travail bénévole prend beaucoup de notre temps libre. Depuis, certains instructeurs de Cal Earth, rencontrés à l’époque, sont venus à Supai en visite, apportant leurs connaissances à Red Dust et Rising Sun…

Plus récemment, notre organisation à but non lucratif a permis de soutenir le village de Hua-carpay au Pérou par l’intermédiaire d’un ami natif quechua, Rudy Flores qui appela notre association à l’aide. Village totalement dévasté là encore par des pluies diluviennes en raison du phénomène Del Niño. En effet, le département de Cusco connut une tempête de pluie intense du 22 au 25 janvier 2010. Malheureusement, cette information ne fut que par-tiellement transmise par les médias, annonçant uniquement que 1900 touristes avaient été bloqués aux alentours du Machu Picchu en raison de cette catastrophe naturelle.

Or, dans la seule Vallée Sud de Cusco, le maigre filet de rivière du Río Lucre se transforma le dimanche 24 janvier en un torrent ravageant tout sur son passage. Le village de Lucre subit de nombreux dégâts, une partie du village devant se reconstruire et des centaines de familles ayant pratiquement tout perdu. Dans la Vallée Sacrée des Incas, les inondations rasèrent des centaines d’hectares de cultures, alors que de nombreuses familles voyaient sombrer sous leurs yeux leur maison et leurs biens. Pisaq, village colonial, souffrit également beaucoup, alors le pont reliant la Vallée à cet endroit se rompit et qu’une partie du village fut envahi par les eaux. Idem à Urubamba, Ollantaytambo, Huacarpay et Taray… où le fleuve atteint un débit record de 1180m3/sec…

Les conséquences de cette catastrophe furent énormes : 12 provinces du district de Cusco furent affectées, plus de 100 communautés et villages touchés, 25 personnes perdirent la vie, 35’000 personnes sinistrées, 5640 maisons totalement détruites, des milliers de maisons endommagées et une dizaine d’écoles et jardins d’enfants détruits. Des milliers de personnes furent l’objet de ces inondations extraordinaires, fort heureusement comptant peu de victimes mortelles et même de blessés.

Pourtant, la pluie n’a pas seulement causé des inondations, mais aussi des glissements de terrain, le débordement des rivières Vilcanota et Huatanay, Quesermayo, Colorado, 40 ponts détruits et 60 abîmés. Des routes ont été emportées, et la voie ferrée, reliant Cusco à Aguas calientes-Machu Picchu fut coupée à plusieurs endroits, isolant le fameux site archéologique et le village du reste du monde…

Bien que Cusco demeura intacte et qu’aucun des sites archéologiques de sa région ne furent endommagés, une perte de 400 millions de dollars aurait été engendrée à cause des pluies. Le tourisme a depuis énormément baissé. Cusco et ses alentours perdent près d’un million de dollars par jour de pluie, obligeant plusieurs restaurants, hôtels et agences de voyages à fer-mer. (Voir article de l’association Cebollita sur Internet à ce sujet).

Rudy Flores Zevallos est un homme de cœur, qui n’a de cesse de soutenir activement, et avec ses propres moyens, les villages natifs ; en particulier les enfants les plus démunis de la région de Cusco au Pérou. Je l’ai rencontré à plusieurs reprises, lors de mes voyages dans ce pays, grâce à son frère Kuichy, homme medecine quechua.

Notre association, One Heart in Action, lui prêta donc main forte une première fois en début d’année 2010, lors des terribles inondations, en lui faisant parvenir près de 3000$ pour nourrir les habitants du village de Huacarpay. Puis, il nous sollicita à nouveau pour le soutenir dans son action de fin décembre 2010 : “Un Cadeau est un cœur heureux“, dont le message énonçait : « Nous vous invitons à soutenir les enfants natifs les plus pauvres, pour qu’ils puissent arborer un large sourire pendant Noël et la Nouvelle Année. Ces communautés vi-vent dans des conditions extrêmement pauvres et nous aimerions les aider en leur offrant des repas, des vêtements, des médicaments, des jouets et des chocolats chauds! »

Depuis, One Heart in Action poursuit lentement, mais sûrement ces efforts auprès des popu-lations natives que nous rencontrons aux cours de nos voyages ; les gardiens ancestraux de l’écosystème de notre planète. Si le cœur vous en dit, et que vous souhaitez à votre tour nous aider dans cette tâche altruiste, vous pouvez soit visiter mon site : www.ka-ren.ch sous la rubrique Réseau et Natifs ou m’écrire directement à l’adresse email suivante : [email protected]. Merci !

Ka Ren (Karène Le Drian), architecte d’intérieur et Docteur en Ro-Hun thérapie, est égale-ment l’auteure d’un ouvrage autobiographique, Le cœur a des raisons que la raison ignore, de la suite de ce dernier, Le Syndrome de Séparation, et de la série Intégration, Intégration I et II. À l’exception d’Intégration II, disponible en librairie, les trois premiers publiés à compte d’auteur sont en vente directement (et exclusivement pour les pays situés en dehors de la Suisse) sur son site : www.ka-ren.ch. Vous pouvez lui écrire à l’adresse suivante : [email protected]. Elle se fera un plaisir de vous répondre…

www.ka-ren.ch
[email protected]

 



A propos de l'auteur

Depuis ma plus tendre enfance, je séjourne entre deux mondes, telle une passagère en transit. Le premier est celui que nous connaissons tous. Un monde dans lequel nous nous croyons séparés les uns...

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